L’Ostéopathie accompagne chaque personne à tous les âges de la vie, du nourrisson au grand âge.
Malgré ce qui peut être vu quelquefois, il n’existe qu’une Ostéopathie appliquée à différents domaines (pédiatrie, sport, etc.) grâce à des techniques adaptées.
Il n’existe pas de spécialité proprement dite en Ostéopathie !
En raison de son approche distinctive, il est difficile de dresser une liste complète des troubles pouvant être traités par l’ostéopathie. Les points principaux évoqués ne sont qu’un aperçu des possibilités et des limites de cette pratique manuelle.
Le praticien dispose de techniques adaptées à beaucoup de situations (cliquez sur un lien pour plus de détails) :
- La Grossesse et le Post-partum ;
- Le Nourrisson ;
- L’Enfant ;
- Le Monde du travail ;
- Le Mal de dos ;
- Le Sport ;
- Les Accidents ;
- Les Chocs émotionnels et le Stress ;
- L’Accompagnement de la personne Handicapée et son entourage;
- Le Mieux vieillir ;
- Les Troubles du Système Gynécologique féminin et masculin ;
et aussi les Troubles du Système Viscéral, certaines affections O.R.L., les Maux de tête, etc.
Le principal motif de consultation reste cependant la Douleur, quelle qu’en soit la localisation.
L’Ostéopathie ne fait pas l’objet d’une prise en charge par l’Assurance Maladie, que l’ostéopathe soit médecin ou non.
Les Mutuelles participent aux frais, renseignez vous auprès de la vôtre. Une note d’honoraires sera remise en fin de consultation à cet effet.
La Grossesse (ou Gestation) et le Post-partum
La grossesse constitue une période physiologique et naturelle unique dans la vie d’une femme. Elle requiert une adaptation constante de tout son organisme et de sa posture pour accompagner le développement de l’embryon, puis du fœtus. La consultation d’un ostéopathe durant la grossesse peut contribuer à vivre cette expérience de manière plus sereine et confortable.
Le suivi d’une grossesse s’effectue dans le plus strict respect de l’harmonie entre la maman et son bébé. L’utilisation de techniques fonctionnelles est privilégiée durant cette période.
Une consultation s’adresse aux deux en même temps, et le bien-être du bébé prime sur toute autre considération. Le suivi par un ostéopathe ne dispense pas d’un suivi régulier par un gynécologue et/ou par une sage-femme.
Chaque trimestre comporte des particularités :
- Le premier trimestre : Optimiser les régulations neurovégétatives (nausées matinales) ; favoriser la relaxation de l’utérus et l’implantation du placenta. Aider à l’adaptation posturale et la prévention des douleurs lombaires.
- Le second trimestre : Optimiser l’équilibre général du corps, agir sur les zones vertébrales trop ou trop peu sollicitées et les tissus permettra une prise en charge efficace des douleurs, du reflux gastro-oesophagien, de la fatigue souvent rencontrés à cette période ; limiter les effets nocifs du stress des activités de la vie courante et du monde du travail sur le développement fœtal.
- Le troisième trimestre : Favoriser la préparation à la naissance – optimiser la mobilité du bassin et de l’abdomen, et améliorer la souplesse des tissus environnants (en particulier les muscles du périnée).
- Post- Partum : Selon le déroulement de l’accouchement, il peut être recommandé de consulter un ostéopathe dans les semaines suivant la naissance, en particulier en cas d’épisiotomie ou de déchirure ; d’aide instrumentale à la naissance.
Cette démarche favorise la récupération après l’événement intense qu’est l’accouchement, qui met à l’épreuve l’adaptabilité du corps. Elle peut, par exemple, améliorer la rééducation du périnée et ainsi contribuer à un retour plus aisé aux activités quotidiennes. L’Ostéopathie permet également une prise en charge des diverses douleurs, rachidiennes ou pubiennes, pouvant être ressenties après un accouchement ou pendant un allaitement.
Si l’intensité de la gêne le permet, dans un souci d’efficacité, il est préférable d’attendre le retour de couche pour consulter (le retour à la normale de l’imprégnation hormonale permet une meilleure stabilité ligamentaire du bassin).
En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre ostéopathe, il vous conseillera.
Nourrisson
Un accouchement trop long (plus de huit heures) ou trop court (moins de deux heures) ; l’utilisation d’instruments (forceps, ventouse) ou le recours à une césarienne ; une déformation de la tête à la naissance ou dans les semaines qui suivent peuvent justifier une consultation ostéopathique.
Une consultation est également possible :
– En cas de grossesse gémellaire ;
– Si la présentation s’est faite par le siège, par la face ou par le front;
– Après une forte traction sur la tête ;
– Quand le cordon s’est enroulé autour du cou.
Mais avant tout, il faut apprendre à observer et connaître son bébé. Une consultation ostéopathique n’est pas nécessaire lorsque Bébé est en pleine forme et heureux de vivre, ne présente aucun motif d’inquiétude.
L’Ostéopathie, c’est pas automatique !
Un avis ostéopathique est fortement conseillé quand :
– Il se cambre en arrière dans les bras ou pendant la tétée ;
– Le bébé est crispé (bras et/ou mains raides) ;
– Il sursaute au moindre bruit et montre de petits tremblements ;
– Il tourne sa tête toujours du même côté ;
– Il pleure tout le temps ;
– Il dort très peu ;
– II régurgite beaucoup ;
– Il ne digère pas et il est agité après la tétée.
Dans la mesure du possible, l’horaire de la consultation doit correspondre à la période où bébé est naturellement le plus détendu. Il est conseillé de prévoir un biberon (ou une tétée en cas d’allaitement).
Enfant
Chaque période (petite enfance, enfance, période prépubertaire, et adolescence) comporte ses particularités et parfois ses difficultés
Le monde de l’enfance n’est pas le monde de l’adulte. Le corps en croissance de l’enfant ne fonctionne pas mécaniquement de la même manière. Le squelette, cartilagineux à la naissance, grandit et s’ossifie progressivement. Des tensions anormales qui durent dans le temps peuvent le déformer.
Le système nerveux n’est pleinement fonctionnel qu’à partir de l’âge de 7 ans environ : certaines fibres ont besoin d’être entourées d’une gaine de graisse particulière, la myéline, pour fonctionner et transmettre l’influx nerveux sans retard. Le processus qui débute au cours de la vie intra-utérine se termine entre 7 et 9 ans pour les nerfs périphériques (contrôle volontaire de la vessie), voire entre 10 et 12 ans pour certaines zones du cerveau.
La période prépubertaire puis la puberté apportent leurs lots de modifications physiologiques. L’Ostéopathie accompagne l’adaptation du corps.
Des contrôles réguliers, en particulier après des chutes ou des chocs physiques ou émotionnels importants, au cours du développement favorisent la croissance la plus harmonieuse possible de l’enfant.
Le recours à l’Ostéopathie peut s’avérer utile dans de nombreuses situations :
– Sommeil perturbé ;
– Affections O.R.L. à répétition ;
– Excitation, colères, énervement ;
– Digestion perturbée, constipation ;
– Déviation de la colonne vertébrale ;
– Mauvaise statique, désordre postural ;
– Manque de concentration ;
– Besoin d’orthophonie ;
– Besoin d’orthodontie ;
– Cycle menstruel douloureux ;
Etc …
Dans tous les cas, apprenez à observer votre enfant et à l’écouter. Une plainte répétée doit vous alerter.
Le Monde du Travail
Quel que soit le métier, chacun passe quotidiennement de nombreuses heures dans la même posture, ou à répéter le même mouvement.
Être assis devant un ordinateur, porter des objets, des caisses ou des outils, faire un travail manuel avec un bras toujours sollicité, ou simplement travailler dans des positions pénibles, être exposé au bruit de manière permanente, sont des facteurs de nombreux troubles musculo-squelettiques.
Les risques de développer une douleur du dos (rachialgie) sont plus importants durant la première année de travail. Sont associés à ce risque de longues durées de station assise et des postes de travail demandant plus de 12 flexions ou rotations du tronc par heure. Un risque équivalent est retrouvé après 3 ans d’expérience dans un travail demandant le port d’une charge de plus de 25 kg au moins une fois par heure (Van Nieuwenhuyse, et al., 2004).
Une étude antérieure avait déjà mis en avant le port d’une charge d’au moins 25 kg plus de 15 fois dans la journée comme facteur de risque d’une rachialgie (Hoogendoorn, et al., 2000).
Le stress venant des agressions extérieures que subit l’organisme (bruit, surmenage, pression, conflits…) augmente les risques de troubles musculo-squelettiques. Un salarié sur cinq déclare souffrir de troubles de santé liés au stress au travail.
L’apparition des premières douleurs et tensions doit inciter à consulter un ostéopathe. Il redonnera au corps sa capacité d’adaptation aux contraintes qu’il subit.
L’Ostéopathie améliore la qualité de vie au travail et donc la qualité de vie en dehors du travail…
Une prise en charge ostéopathique régulière est recommandée. Sa fréquence, de une à trois fois par an en moyenne, dépend du secteur d’activité, et du poste de travail.
Indépendant ou salarié, chaque métier a ses contraintes et ses particularités. En cas de besoin, il n’est pas obligatoire d’observer une période de repos après une consultation ostéopathique.
Références :
Hoogendoorn, W. et al., 2000. Flexion and rotation of the trunk and lifting at work are risk factors for low back pain: results of a prospective cohort study. Spine , Dec, 25(23) : 3087-92.
Van Nieuwenhuyse, A. et al., 2004. Risk factors for first-ever low back pain among workers in their first employment. Occup Med , Dec, 54(8) : 513-9.
Le Mal de Dos
Le « Mal de Dos » (lombalgie, dorsalgie, cervicalgie), dit aussi mal du siècle, reste le motif de consultation le plus fréquent. (Pour plus de détails, cliquez ici.)
L’approche thérapeutique de ces affections par l’ostéopathie est différente par le concept et spécifique par les techniques utilisées.
– Différente, car l’ostéopathe considère dans la majorité des cas le symptôme comme la conséquence d’une perte d’adaptation plus ou moins complexe. Par exemple, une douleur dorsale peut être liée à des maux d’estomac ou à une dysfonction de la vésicule biliaire.
– Spécifique, car l’ostéopathe utilise une gamme d’outils thérapeutiques exclusivement manuels, allant de la manipulation vertébrale aux techniques viscérales ou crâniennes en passant par les techniques d’énergie musculaire, ou fonctionnelles.
Chez l’enfant, une douleur de dos générée par une chute, le port d’un cartable trop lourd, un traumatisme ne sont pas à négliger. Chez la personne âgée, les douleurs ne sont pas une fatalité, même en cas d’arthrose ou d’ostéoporose. Des techniques adaptées permettent de les soulager dans une grande majorité des cas.
Nos habitudes gestuelles, nos obligations professionnelles, le stress du quotidien, l’ergonomie de notre mobilier, une mauvaise alimentation sont autant de facteurs possibles d’une douleur vertébrale.
Le « Mal de Dos » : une douleur = des origines différentes
Le praticien grâce à un interrogatoire précis et au diagnostic ostéopathique spécifique peut déterminer les différentes origines de la douleur. Cette approche originale n’exclut en aucun cas le recours aux examens ou aux bilans conventionnels.
Tenant compte de la globalité de chaque individu, l’ostéopathe réharmonise les structures impliquées dans l’apparition de cette douleur et non le symptôme.
Par exemple, les contraintes mécaniques exercées sur la région lombaire peuvent être exagérées par des facteurs locaux ou éloignés de la zone douloureuse, et d’origines diverses (colites fonctionnelles spasmodiques, utérus mal positionné, endométriose, cicatrices et adhérences viscérales, séquelles de chutes ou de fractures, séquelles d’accidents de voiture, entorses, etc.)
Ainsi, il ne faudra pas s’étonner si, en venant consulter pour le bas du dos, l’ostéopathe soulage la souffrance en réharmonisant un pied, un intestin ou un estomac.
Le Sport
L’Ostéopathie du Sport n’est pas réservée aux seuls sportifs de haut niveau.
Elle s’adresse à tous, du débutant au professionnel.
Chaque sport présente des gestes techniques spécifiques et nécessite un état physique qu’il est nécessaire d’acquérir au travers d’un entraînement régulier.
L’Ostéopathie aide les sportifs de tous niveaux en :
– Associant un défaut technique à l’apparition d’une blessure (surtout si elle revient régulièrement) ; inversement en permettant l’acquisition du geste correct en réharmonisant les structures dysfonctionnelles ;
– Assurant une meilleure régularité de l’entraînement en corrigeant les déséquilibres du corps induit par la pratique sportive ou par l’activité professionnelle ;
– Limitant les risques de blessures en compétition ou à l’entraînement. Un organisme en équilibre est un organisme plus résistant.
L’Ostéopathie du Sport = Permettre à chacun de s’épanouir selon ses envies.
Par son action spécifique sur l’ensemble du corps, l’ostéopathe saura reconnaître et traitera les véritables causes des douleurs limitant la pratique de l’activité sportive.
Par son efficacité, il participe à l’amélioration du potentiel et de la puissance musculaire, de la souplesse articulaire et de la capacité respiratoire. Le traitement ostéopathique permet également une meilleure concentration avant l’épreuve et une récupération optimale après l’effort.
De manière préventive, des bilans réguliers sont recommandés pour suivre l’enfant sportif dans son développement. La conservation de l’équilibre du corps permet de pratiquer l’activité sportive durablement. Elle est particulièrement indiquée pour corriger les conséquences des chutes et traumatismes.
L’ostéopathe intervient donc :
– À titre préventif en s’intégrant dans la préparation physique et mentale d’un entraînement, dans la progression des gestes techniques, dans la gestion dans le temps des conséquences de l’activité physique (surtout chez l’enfant en croissance).
– À titre curatif pour rééquilibrer de façon très précise les axes articulaires qui ont été perturbés par un choc, pour favoriser la récupération et la reprise de l’entraînement après des entorses, fractures ou opérations chirurgicales une fois passé le délai de cicatrisation, effacer les séquelles fonctionnelles de traumatismes anciens.
Accident
Même si aucune lésion n’est apparente aux examens radiologiques, même si le traumatisme en « Coup du Lapin » (Whiplash Injury) a été modéré, l’onde de choc reste inscrite dans le corps et occasionne troubles et douleurs, même très longtemps après.
Des lésions peuvent être observées dès l’apparition d’un différentiel de vitesse de 11,4 km/h, c’est-à-dire lors d’accidents de la circulation sans gravité apparente, limités à de simples dégâts matériels (Castro, et al., 1997)
Que se passe-t-il lors de l’accident ?
Le conducteur et ses passagers sont maintenus par leur ceinture de sécurité qui croise le thorax au niveau du sternum et fixe les os du bassin contre le siège. Lors de l’impact, des pressions vont s’exercer sur ces zones. La tête part violemment en avant, entraînant dans son mouvement toute la colonne vertébrale jusqu’au sacrum (os du milieu du bassin). Le corps est alors soumis à d’importantes forces en pression-traction qui dépassent ses capacités d’absorption.
La colonne cervicale réagit très rapidement en installant un empilement vertébral particulier.
Le phénomène de Whiplash Injury provoque des épanchements sanguins articulaires, des arrachements capsulaires, des contusions de petits ménisques intra-articulaires et des fractures sous-chondrales microscopiques non détectées par les moyens d’imagerie médicale actuels (Uhrenholt, et al., 2009).
D’une manière plus générale, c’est le fonctionnement même du système nerveux qui se trouve modifié par des phénomènes inflammatoires et immunitaires, ce qui participe aux symptômes hyperalgiques (Dong, et al., 2011 ; Dong, et al., 2012; Dong & Winkelstein, 2010 ; Quinn, et al., 2010) et aux douleurs chroniques (Hubbard & Winkelstein, 2008 ; Sterling, et al., 2013)
Quand consulter ?
Même en l’absence de signes radiologiques objectifs, les émotions peuvent suffire à provoquer des compensations douloureuses.
Dans tous les cas où il y a eu traumatisme crânien, avec ou sans perte de connaissance, après consultation spécialisée si nécessaire.
En cas de :
- – Douleurs vertébrales (cervicales, dorsales ou lombaires) surtout lorsqu’elles sont chroniques ou récidivantes ;
- – Perte de mémoire, troubles de la concentration, insomnies, vertiges ;
- – Fatigabilité anormale, état dépressif, manque d’énergie, sensation d’angoisse ou d’oppression.
Références :
Castro, W. et al., 1997. Do « whiplash injuries » occur in low-speed rear impacts ?. Eur Spine J. , 6(6):366-75.
Dong, L., Guarino, B., Jordan-Sciutto, K. & Winkelstein, B., 2011. Activating transcription factor 4, a mediator of the integrated stress response, is increased in the dorsal root ganglia following painful facet joint distraction. Neuroscience., Oct, 193:377-86.
Dong, L., Quindlen, J., Lipschutz, D. & Winkelstein, B., 2012. Whiplash-like facet joint loading initiates glutamatergic responses in the DRG and spinal cord associated with behavioral hypersensitivity. Brain Res. , 21 Jun, 1461:51-63.
Dong, L. & Winkelstein, B., 2010. Simulated whiplash modulates expression of the glutamatergic system in the spinal cord suggesting spinal plasticity is associated with painful dynamic cervical facet loading. J Neurotrauma., Jan, 27(1):163-74.
Hubbard, R. & Winkelstein, B., 2008. Dorsal root compression produces myelinated axonal degeneration near the biomechanical thresholds for mechanical behavioral hypersensitivity. Exp Neurol., Aug, 212(2):482-9.
Quinn, K., Dong, L., Golder, F. & Winkelstein, B., 2010. Neuronal hyperexcitability in the dorsal horn after painful facet joint injury. Pain. , Nov, 151(2):414-21.
Sterling, M., Elliott, J. & Cabot, P., 2013. The course of serum inflammatory biomarkers following whiplash injury and their relationship to sensory and muscle measures: a longitudinal cohort study. PLoS One., 17 Oct, 8(10):e77903.
Swartz, E., Floyd, R. & Cendoma, M., 2005. Cervical spine functional anatomy and the biomechanics of injury due to compressive loading. J Athl Train. , Jul-Sep, 40(3):155-61.
Uhrenholt, L., Nielsen, E., Charles, A. & Gregersen, M., 2009. Non-fatal injuries to the cervical spine facet joints after a fatal motor vehicle crash: a case report. Med Sci Law. , Jul, 49(3):218-21.
Chocs Émotionnels et Stress
Le corps réagit aux chocs émotionnels ou aux périodes de stress prolongés de la même manière qu’aux accidents. Il s’agit d’une réaction de survie impossible à contrôler volontairement.
En effet, les réactions de survie sont indissociables de la vie qui n’aurait pas pu exister sans elles. Il s’agit d’un ensemble de mécanismes fondamentaux dont l’origine remonte à l’origine de la vie il y a 3,85 milliards d’années. Elles correspondent à ce que Hans Selye appelait le Syndrôme Général d’Adaptation.
Le mot « Stress », de plus en plus employé à tort et à travers, décrit une contrainte venant s’exercer sur le corps, quelle qu’en soit sa nature. La réaction du corps dépend l’intensité du stress et non de sa qualité. Le corps ne fait pas la différence entre un profond malheur et un profond bonheur, il ne réagit qu’à l’intensité de l’émotion : joie, chagrin, peur, colère, bonheur, amour, etc.
« Dans son ensemble, le syndrome de stress, ou syndrome général d’adaptation (S.G.A.) évolue selon trois stades successifs :
- La » réaction d’alarme » pendant laquelle les forces de défense sont mobilisées ;
- Le » stade de résistance » qui reflète la complète adaptation à l’agent » stressant » ;
- Le » stade d’épuisement » qui suit inexorablement pourvu que l’agent stressant soit assez puissant et agisse assez longtemps, le pouvoir d’adaptation d’un être vivant étant toujours limité. » (Hans Selye, 1973)
Sur le plan biologique, cette réaction provoque en premier lieu la sécrétion massive par les glandes Surrénales d’Adrénaline et de Cortisol à des doses pouvant être dangereuses pour le corps, puis secondairement d’Endorphines (à effet morphine–like) et de substances ayant un effet Kétamine–like afin d’atténuer les effets des premières.
Sur le plan anatomique, cette réaction mobilise une partie ancestrale du système nerveux dit « système nerveux autonome » dont une partie est constituée par le nerf pneumogastrique, anciennement le nerf vague (d’où le fameux malaise vagal).
Après un choc émotionnel important ou une agression, ou dans les suites d’un stress prolongé, le corps continue à envoyer en permanence au cerveau des signaux transformés par la conscience en une sensation de danger imminent, alors que la raison ne perçoit rien d’alarmant dans l’environnement. Ce décalage est extrêmement anxiogène, pourtant ces deux sentiments sont vrais : il n’y a pas de péril immédiat, le corps est resté « bloqué » sur sa réaction de défense initiale, quel que soit le laps de temps écoulé.
Par son action spécifique, l’ostéopathe aide à la restauration des équilibres physiologiques et contribue à la diminution des niveaux d’anxiétés ressenties.
Référence :
Hans Selye, Du rêve à la découverte, Éditions de La Presse, 1973, p. 66-68.
Handicap
L’Ostéopathie ne s’adresse pas à la source du Handicap, mais elle peut être une aide précieuse en permettant à une personne de fonctionner au mieux de ses capacités physiques et mentales.
L’Ostéopathie ne crée pas de fonctions nouvelles, elle ne modifie pas la nature du handicap.
Elle ne peut qu’optimiser le potentiel permis par la cause du handicap lorsque cela est possible.
Chez l’enfant et l’adolescent, l’Ostéopathie aide à entretenir une croissance physique aussi harmonieuse que possible, limitant ainsi les effets secondaires de nombreuses affections congénitales. Le recours aux soins orthopédiques conventionnels s’en trouve ainsi facilité. Elle favorise le développement cognitif dans les limites imposées par l’affection en optimisant la capacité de fonctionnement neuronal existante.
Elle limite les répercussions douloureuses de ces affections, aidant ainsi au confort de vie. Elle diminue les niveaux de stress et d’angoisse.
L’Ostéopathie n’influe pas sur le cours naturel du handicap, mais elle permet de mieux vivre avec.
Adjuvante chez les porteurs du handicap, l’Ostéopathie s’adresse aussi aux accompagnants.
Trop souvent oubliés, ils assurent pourtant les soins corporels, la manutention (transferts du lit au fauteuil par exemple), etc. Ils organisent leur vie autour du porteur du handicap en s’oubliant parfois au passage…
Prévention des blessures, gestion des émotions, l’Ostéopathie accompagne les Accompagnants dans leur quotidien.
Le Mieux Vieillir
Au fil des ans notre corps est sujet à des transformations qui, progressivement, entraînent des diminutions de l’ensemble de ses fonctions, favorisant l’apparition d’incapacités.
Promouvoir le « Mieux Vieillir » en maintenant un bon état global, physique, et psychique de l’individu par une action de prévention tout au long de la vie est du domaine de l’Ostéopathie.
Trois niveaux de prévention pour promouvoir le « Mieux Vieillir »
La Prévention Primaire a pour but de maintenir le meilleur état de bonne santé possible. Effectuée régulièrement durant toute sa vie, elle permet de limiter l’apparition de troubles fonctionnels. Elle n’évite pas le vieillissement naturel de l’organisme.
La Prévention Secondaire prend en charge le trouble fonctionnel qui est apparu avec le temps ou suite à un traumatisme corporel, et permet d’éviter rechutes et récidives ou d’en limiter les conséquences. Elle permet de revenir vers une trajectoire de vieillissement « normale ».
La Prévention Tertiaire minimise une pathologie déjà présente et cherche à diminuer l’invalidité du patient. Lorsque la maladie est présente, le praticien soutient la santé en minorant les différents troubles annexes et conjoints.
L’Ostéopathie soutient la pratique d’activités physiques en harmonie avec l’âge physiologiques. Elle participe donc à l’épanouissement des Seniors.
Système Gynécologique
L’ostéopathie appliquée au système gynécologique est principalement connue pour son approche du suivi de la femme enceinte et des troubles de l’infertilité. Les possibilités sont bien plus vastes que cela.
Un cycle menstruel normal se défini comme étant un cycle qui dure 28 jours ± 4 jours, strictement indolore à toutes ses phases. De quoi laisser songeur devant l’importance des douleurs pelviennes chez la Femme…
La douleur pelvienne chronique se définit comme une douleur du bassin durant plus de 6 mois consécutifs. Cela concerne 1 femme sur 6 dans le monde.
Que se passe-t-il ?
Couché sur le dos, les contraintes de la pression abdominale sur le bassin sont faibles. Le passage de la position couchée à la position debout montre un ralentissement circulatoire, car la pression dans le Pelvis est multipliée par trois en station debout. Les contraintes se portent surtout vers la région anale. Elles peuvent être multipliées par 10 ou par 20 selon les efforts. Pendant la grossesse, le débit veineux est multiplié par 60, et les parois des veines subissent une pression 2,5 fois plus grande (Beck, 1969 ; Grillner, et al., 1978).
Le retour veineux, lorsqu’il est contrarié au niveau pelvien, implique un Syndrome de Congestion Pelvien. Il en résulte un certain nombre de symptômes ou de pathologies pelviennes et gynécologiques telles que :
- Mycoses vulvaires récidivantes,
- Infections urinaires à répétition,
- Douleurs pendant les rapports,
- Douleurs avant les règles,
- Endométriose,
- Kystes fonctionnels ovariens,
- Turgescences hémorroïdaires ou parfois vulvaires,
- Phlébo-thromboses ou des thromboses pelviennes dont les thromboses hémorroïdaires qui peuvent avoir des conséquences redoutables.
et aussi :
- Fatigue généralisée,
- Troubles du sommeil,
- Anxiété,
- Maux de tête,
- Douleurs lombaires et sacrées.
Ces symptômes sont aggravés par la position assise prolongée, la position debout, la fatigue de la fin de journée, après le coït. (Wozniak, 2016 ; Ignacio, et al., 2008 ; Sugaya, et al., 2000 ; Hobbs, 1990; Craig & Hobbs, 1975 ; Beck, 1969).
Chez l’Homme on peut retrouver des douleurs post-coïtales, des troubles de l’érection, des hydrocèles, des prostatites (Nasrat, et al., 2016, Sarteschi, et al., 2002).
Quelles causes ?
Elles sont très nombreuses et variées. Sont évoqués : le taux de Progestérone, les cicatrices d’appendicectomie et de césarienne, les variations de position de l’utérus, des raideurs de l’appareil ligamentaire de l’utérus et des trompes, une irritation chronique du plexus neurovégétatif sacré, des abus sexuels, un syndrome du côlon irritable, et bien d’autres encore, car le syndrome de congestion pelvienne fait encore l’objet de nombreuses études.
Que peut apporter l’Ostéopathie ?
L’ostéopathe s’intéresse au seul aspect mécanique du syndrome. Par son approche spécifique, il va détendre le système ligamentaire, diminuer l’irritation du plexus neurovégétatif sacré, assouplir les cicatrices et leurs éventuelles adhérences. Il intervient aussi en amont, sur un plan plus général, pour favoriser la circulation veineuse au niveau abdominal et thoracique. Cette approche originale permet de diminuer l’intensité des symptômes, voire de les faire disparaître (Muñoz-Gómez, et al., 2023 ; Ruffini, et al., 2022).
En Pratique :
Nous abordons ici une zone tabou et intime. L’intervention proposée est sans aucune ambiguïté strictement thérapeutique. Une dysfonction gynécologique, c’est comme toute dysfonction un réflexe de défense. Il ne s’agit donc pas de vous agresser, mais de vous aider. Vous êtes seule maître de votre corps, ses limites sont infranchissables et le respect qui lui est dû absolu. Si le praticien propose, c’est vous qui disposez. Vous avez le contrôle absolu de chaque aspect de la consultation. Quelques rappels semblent indispensables :
- Votre consentement est obligatoire et doit être recherché avant toute intervention. Ce qui veut dire :
- Avoir essayé auparavant, s’il existe, un autre mode de prise en charge ostéopathique,
- Vous expliquer notre hypothèse de travail pour améliorer les résultats obtenus,
- Vous expliquer les techniques qui seront utilisées (placement et action des mains, bénéfices attendus, etc.),
- Vous laisser le temps de la réflexion (sans limites de temps) et répondre à toutes vos questions,
- Vous laisser le choix de refuser, de décider d’une consultation ultérieure ou de demander la poursuite du mode de prise en charge en court.
- Il est recherché à chaque consultation.
- Le consentement n’est pas définitif et doit être recherché pour chaque action : Vous pouvez le retirer à tout moment, à la moindre sensation de gène, y compris pendant la réalisation d’une technique, sans avoir à vous justifier. Le praticien doit alors immédiatement quitter le contact manuel.
- Les techniques utilisées aujourd’hui sont exclusivement dites par voie externe. Le toucher pelvien (vaginal ou anal) est ni nécessaire ni autorisé pour les ostéopathes (sauf s’ils sont également médecins ou sage-femme).
- Vous conservez vos sous-vêtements dans le plus strict respect de votre pudeur, de vos convictions religieuses et de votre orientation sexuée. Il n’y a aucune justification pour une pratique inverse. Le port d’un short large en tissu fin est d’ailleurs possible.
- Tout contact avec les zones sexuées est strictement interdit, même si les doigts peuvent se retrouver à proximité. Dans le cas contraire cela constitue un attouchement.
Une consultation en ostéopathie à visée gynécologique, c’est un cadre déontologique et éthique strict dans le respect absolu de votre corps, de vos convictions et de votre conscience dont vous maîtrisez les moindres aspects pratiques.
Références :
Beck, RP, 1969, Pelvic congestion syndrome., Can Fam Physician. May, 15(5) : 46-50
Craig, O. & Hobbs, J., 1975. Vulval phlebography in the pelvic congestion syndrome. Clin Radiol., Oct, 26(4) : 517-25.
Grillner, S, J Nilsson et A Thorstensson, 1978, Intra-abdominal pressure changes during natural movements in man. Acta Physiol Scand. Jul, 103(3) : 275-83.
Hobbs, J., 1990. The Pelvic congestion syndrome. Br J Hosp Med, Mar, 43(3) : 200-6.
Ignacio EA, Dua R, Sarin S, et al., 2008, Pelvic Congestion Syndrome : Diagnosis and Treatment. Seminars in Interventional Radiology. 25(4) : 361-8.
Muñoz-Gómez E, Alcaraz-Martínez AM, Mollà-Casanova S, Sempere-Rubio N, Aguilar-Rodríguez M, Serra-Añó P, Inglés M. Effectiveness of a Manual Therapy Protocol in Women with Pelvic Pain Due to Endometriosis: A Randomized Clinical Trial. J Clin Med. 2023 May 6;12(9):3310.
Nasrat AM, El-Sayed SM, Shabaka AA, Nasrat MM, 2016, Male Pelvic Congestion and Erectile Dysfunction Obscure Reasons for an Obvious Phenomenon among the Young. Gen Med (Los Angeles) 4:236.
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